New York, fierté américaine. Le matin se levait lentement sur la ville encore endormie. C'était l'été et ça se sentait, dès l'instant où les rayons du soleil touchèrent le sol. Cette chaleur apaisante recouvrait toute la terre, ainsi que Manhattan, et son bâtiment célèbre la Tour Stark. Un parfum de fleur embuait l'air et les petits oiseaux chantaient d'une voix douce et mélodieuse, les pigeons volaient à ras le sol en faisant des looping se prenant quelques piétons au passage, les fleurs poussaient et semblaient jouir sous la chaleur, le peuple se réveillait lentement en baillant, on aurait pu se croire dans un conte d'autrefois. Mais voilà... Ce matin là... Monsieur Stark avait -encore- gueulé. C'est alors que tout fut brisé. Le parfum de l'atmosphère s'envola, les oiseaux se prirent les vitres des buildings, les fleurs se lassèrent, les pigeons lâchèrent leurs excréments sur les passants et le peuple râla.

« HEY NON MAIS T'ES MALADE OU QUOI ?! Le débile je te parle ! Je te jure que cette fois je vais te refourguer aux étudiants du MIT ! Ils te tueront à petit feu en enlevant chacune de tes pièces très lentement en se demandant pourquoi tu étais si idiot, avant de t'arracher ta carte mère et la plonger dans de l'acide sulfurique et du sulfate d'aluminium afin d'éradiquer ton espèce de cette terre une bonne fois pour toute. »

Anthony siffla entre ses dents tout en fixant avec une expression crispée le robot multi-tâche. Pour seule réponse ce dernier baissa son bras doté de trois doigts en métal. Le génie jura intérieurement et souleva la pièce qu'il avait devant ses yeux. Le robot avait apporté un verre d'eau à son créateur mais il avait loupé le bord du plan de travail et le verre s'était renversé, en rependant tout sur l'appareil qui avait légèrement grésillé au contact. Trois heures de travail acharné réduites à néant. Tony reposa l'objet qui ressemblait comme à une main de fer quand on y regardait bien. Il fit tourner son siège et se laissa glisser jusqu'aux écrans de dernière technologie. On y percevait nettement l'image graphique d'une toute nouvelle armure préhensile, copie exacte de la Mark 42 aujourd'hui détruite. Non Tony ne passait pas ses journées dessus comme on pourrait le croire. Il n'y passait pas le temps qu'il y passait avant. Il ne descendait à l'atelier que lorsqu'il n'avait rien d'autre à faire et privilégiait Pepper avant tout. Et surtout il faisait presque toutes ses nuits, sans incident. Après ce qui c'était passé la dernière fois il avait mis le frein sur Iron Man et toutes ses distractions. Cependant l'idée n'était pas sortie de sa tête pour autant. On ne détruisait pas Iron Man aussi facilement. Alors oui il n'avait plus d'armures pour le moment, oui il n'avait plus de réacteur ARK et alors ? Il était un Stark, il était Iron Man et jamais personne ne changerait ça. Tony regarda ses écrans et bidouillait certains boutons en se massant douloureusement la poitrine.

« JARVIS tu avais enregistré les paramètres j'espère ? »
« Naturellement Monsieur. »
« Bien. Charge toi de désoxyder la pièce et ensuite charge les paramètres de fonction et de connexion avec les puces. Je m'occuperais de faire les dernière modifications. Après ça la nouvelle Mark I sera prête, il ne me restera que le réacteur à implanter. »
« Bien Monsieur. Dois-je vous rappeler cependant que Mademoiselle Dahmer arrive dans environs treize minutes ? »

Anthony haussa un sourcil et leva son regard des ordinateurs. Ah oui c'est vrai... Il en avait oublié la charmante Maxence, le docteur. Il se leva de son siège et monta les escaliers qui menait au séjour de la Tour Stark, la main toujours sur sa poitrine. Cela faisait un moment maintenant que Tony s'était fait retirer son réacteur ARK de la poitrine. Mais comme toute opération difficile il y avait un temps de rétablissement. Et pour Stark le sien était assez douloureux. Il se sentait plus léger mais il sentait aussi comme un vide, comme s'il lui manquait quelque chose. Après tout il avait vécu plusieurs années avec. La plaie s'était bien refermée mais pourtant une cicatrice persistait et l'insupportable douleur le gênait car elle était situé dans la chair, non à sa surface. A part prendre des calmants il ne pouvait rien faire. Bien sur il était suivit -par Pepper- par cette Maxence Dahmer dont il attendait la venue. Enfin... Dont il était obligé d'attendre la venue, car selon lui tout allait bien et il n'avait de personne. Seulement Pepper lui aurait encore crié dessus. Et quand Mademoiselle Potts criait...

Stark se dirigea vers son bar pour prendre un verre d'eau mais hésita en regardant la bouteille de whisky posée non loin du réfrigérateur. Après un temps de réflexion il se sortit un verre et se servit de l'alcool. Certes il allait se faire réprimander une fois de plus mais ce n'était qu'un verre, qu'est ce que ça pouvait bien faire après tout ? Et ce il n'avait certainement pas peur de cette charmante Mademoiselle Dahmer.

Maxence soupira, un café à la main. Dans son salon plutôt spacieux, aux murs gris et aux meubles blancs, le docteur regardait dans le vide. Le prochain patient était un privilégié, Max devait aller le voir ''à domicile''. Si on peut dire que la Tour Stark est un domicile. Elle détestait par-dessus tous les patient qui n'étaient pas capable de se bouger jusqu'à son cabinet. Hormis bien entendu les cas spéciaux, dans ce cas-là Maxence avait un minimum de tolérance pour ne pas trop se plaindre. C'était une client plutôt pénible aujourd'hui, le seul d'ailleurs. Le reste de sa journée allait se résumer à manger et dormir. Peut-être lire, à voir.
Maxence Albert Dahmer se leva, pris une clop, l'alluma et attrapa son sac de soins et son sac à main. Enfin installé dans son 4x4, elle mit la musique à fond, la clim et démarra.
Le soleil avait asséché, pour ne pas changer, le peu de verdure présente dans les environs, rendant, certes, la ville lumineuse, mais surtout aride. Max détestait l'été, les oiseaux qui chantent et les touristes aux joues rouges qui arpentaient les rues environnantes. Manhattan, le panneaux venait d'apparaître, comme pour narguer le docteur. Dans quelques minutes elle serait auprès de son adorable Anthony Stark. Pas plus agaçant qu'un autre au final. Simplement trop médiatisé à son goût et charmeur sur les bords. Un homme puissant quoi, ni plus ni moins.
Elle tourna un moment avant de trouver une place afin de se garer. Une fois qu'elle eut coupé le contact, une clop aux lèvres et sa musique toujours à un volume élevé, Max put fermer les yeux. Non pas pour dormir, mais pour essayer de faire partir une migraine atroce. Son téléphone vibra, un message du centre. Un patient avait eu une crise et ils voulaient qu'elle vienne immédiatement.

« Mmh. Bien-sûr, ils peuvent toujours attendre. Tss. »

Bien entendu, ils appelèrent aussitôt, n'ayant pas de réponse de Mademoiselle Dahmer.

« Je ne peux pas, je suis chez un patient important, appelez un de mes confrères. »

« C'est un de vos patients, pas le nôtre. »

« Je ne suis pas votre chien compris ? Alors vous pouvez aller, sans vous manquer de respect, vous faire foutre. Je n'ai pas que ça à faire, je viendrai peut-être après si j'ai le temps. Je ne suis pas à votre disposition. »

« Si votre père vous entendez, il aurait honte. »

« Si mon père nous entendez, il vous ferait renvoyer, idiote. »

Sur ces mots, Maxence raccrocha.

« Ah ! Ces militaires se croient tout permis. »

Bien-sûr, Max n'avait rien à faire de sa journée, mais ne supportait pas d'être un vulgaire objet de la société. Elle irait sûrement le voir, un minimum inquiète quand il s'agit de son gagne-pain. Mais gardait bien en mémoire la voix de la femme qu'elle avait eu au téléphone, au cas ou. Peut-être pour lui rendre l’appareil, qui sait?
Elle empoigna ses affaires et sorti de sa voiture. La Tour Stark était assez impressionnante à première vu, mais au final, c'était un bâtiment comme tous les autres de notre époque. La jeune femme sonna, attendant qu'on lui donne accès au temple Stark. L'interphone grésilla.

« Maxence Dahmer, le docteur de Monsieur Stark. »

Stark sortit son portable de sa poche, fit deux trois manipulations et bientôt il eut accès à la caméra de l'entrée de la tour. Le docteur se tenait là, devant l'interphone et attendait de pouvoir entrer. Tony activa la commande à distance et donna l'autorisation à Happy de la faire entrer. Elle devait encore monter dans l'ascenseur et gravir tous les étages de la tour jusqu'au dernier où se tenait les appartements du génie. Il avait le temps de finir son verre avec que Dahmer ne rentre. Ce qu'il fit. On entendit alors les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Notre homme s'approcha de la jeune femme avec un sourire radieux limite hautain et lança d'une voie faussement enjouée :

« Mademoiselle Dahmer ! Enfin Maxence... Ou comme vous voulez. Après tout vous venez chaque semaine me tripotez la poitrine avec vos instruments donc bon. »

Il lui souriait toujours, jouant le charismatique essayant de l'amadouer afin, il l'espérait, qu'elle lui dise qu'elle n'aurait plus à venir pour l’ausculter. Il détestait ça. Tony se retourna et se dirigea vers son salon en invitant la jeune femme à rentrer. A vrai dire, même s'il s'était beaucoup méfié au début, il avait appris à apprécier Maxence avec le temps, même si les raisons de sa venue le crispait. Anthony préférait encore remplir des papiers pour Stark Industries, c'était certes plus ennuyeux mais moins... Dangereux ?

« Je vous sers quelque chose ? Eau, soda, alcool... ? Aller vous prendrez bien un petit quelque chose pour vous détendre, ne faites pas la timide. »

Non sans se départir de son sourire il espérait gagner un peu de temps. Même si en général elle était assez froide avec lui, ce qui avait le don de l'agacer, donc il en remettait des couches et tentait de l'amadouer encore plus. Cela ne marchait que très rarement à vrai dire mais il ne perdait jamais un instant de la déstabiliser. Pour lui, le milliardaire se servit finalement un verre d'eau et en invitant le docteur à s'assoir sur un canapé il la fixa doucement.

« Alors quoi de neuf chez vous ? »

Même s'il savait très bien qu'il faudrait y passer, qu'il devrait enlever son tee-shirt et la laisser l'examiner, il appréhendait quelque peu et préférait détendre l'atmosphère même avec le faible espoir qu'elle n'était venue ici que pour une visite de courtoisie, non pour  une visite médicale qui selon lui n'avait pas lieu d'être.

L'ascenseur, les escaliers, Maxence atteint enfin les appartements de Monsieur Stark. Pour ne pas changer il l'accueillit avec un grand sourire, le même sourire qu'il offrait aux autres femmes et aux journaux. L'appelant d'abord Mademoiselle Dahmer puis Maxence, toujours gentil.
Ce n'est pas comme si les formalités sur la politesse intéressait le docteur qui, d'ailleurs, tutoyait tous ses patients. Elle rentra, suivant Tony dans son salon. Il lui demanda qu'est ce qu'elle voulait boire. Elle n'avait pas vraiment soif, ayant plus mal à la tête qu'autre chose.

« Je n'ai pas soif, merci »

Elle le suivi et s'assit assez loin de lui sur son canapé, amusé. Il essayait tant bien que mal de passer outre ses soins, trouvant n'importe quels moyens pour qu'elle préfère lui parler plutôt que de soigner ses plais.

« Pas grand-chose, beaucoup de patients. Et vous ? »

Les mots venaient de lui arracher la bouche, elle détestait poser des questions sous prétexte qu'il venait de faire de même. Elle pencha la tête en arrière, sa migraine lui tapait sur le système. Elle posa sa main sur son front, secoua la tête et se leva.

« Bon, déshabillez vous. »

Elle empoigna son sac de soins, prête à faire son travail le plus vite possible. Avec un grand sourire elle murmura :

« Ne faites pas le timide. »

Elle le trouvait plutôt amusant, mais ne supportait pas vraiment la gloire inutile et gratuite. Enfin bon, c'était Iron Man auparavant, cette gloire là il la méritait peut-être. Mais les gens ayant trop d'argent, trop de biens et trop de succès sont souvent imbus d'eux-mêmes. ''Avec force et courage on peut tout avoir.'' Voilà ce que disait souvent le père de Maxence. Mais venant d'un homme qui dirige une armée et qui donne à sa fille un prénom masculin, un deuxième prénom d'un tueur en série et qui est ravi d'avoir le nom de famille d'un psychopathe... Ces mots ne veulent, d'un coup, plus rien dire.
Une question atteint l'esprit du docteur.

« Au fait, votre blessure, elle va comment ? Je veux dire, vous ne souffrez pas trop? »

Un minimum d'inquiétude pour son patient, un minimum de questions aussi. Chaque jour, elle se demandait pourquoi était-elle devenue docteur, les relations humaines et elle, ça ne marché pas. Bien-sûr, elle n'était tout de même pas un monstre, mais ne voyait pas trop l'intérêt de donner de l'importance à des gens qui n'en valent pas la peine. Ce qui lui enlevé beaucoup de tracas, quand on n'a pas vraiment d'amis ou d'amours les choses sont plus simples. Ce n'est pas en sortant avec des gens qu'elle ne s'ennuierait pas, de toutes façons.
Stark était quelqu'un d'assez agacent en y repensant, toujours très charmant, souriant, avec un charisme destructeur. Mais il était aussi de bonne compagnie, toujours à parler pour ne rien dire et à s'embourber dans ce qui semblait être des essais pour passer outre le pourquoi elle était venue. Il n'avait pas l'air d'avoir peur de grand-chose, hormis de sa tendre petite amie, qui prenait grand soin de lui. C'était drôle de les voir se disputant à son sujet. Drôle de s'imaginer les deux tourtereaux dans la vie de tous les jours. C'est pour cela que Maxence avait accepté de le suivre, car les apparences sont souvent trompeuses. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle était devenue plus sympathique ou moins froide.

Tony voyait bien que quelque chose n'allait pas chez Maxence. Elle plissait le front et se passait souvent la main sur le visage. Mal de crâne ? Il réprima un froncement de sourcils quand elle lui dit ne pas avoir soif. Bon... Tant pis pour elle. Il s'installa, l'invitant à le suivre. Maxence s'assit assez loin de lui et il sourit du coin de la lèvre, amusé. Stark essaya d'engager la conversation afin de gagner un peu de temps ou afin de trouver une échappatoire.

« Oh pas grand chose non plus. Je travaille sur un nouveau projet rien de plus. Mais vous savez... Quoi ça ne va pas ? »

Anthony avait bien remarqué le mouvement de tête de Dahmer. Non quelque chose n'allait pas. Il posa son verre et se rapprocha afin de voir ce qui n'allait pas. Néanmoins elle ne resta pas longtemps assise ce qui n'échappa pas au génie qui voyait son heure arriver. En entendant son ordre, Tony prit un large sourire égocentrique. Elle n'avait pas joué la bonne carte cette fois-ci, et il ne louperait pas son tour de répliquer.

« J'aurais adoré, mais actuellement je suis en couple, désolé. Non pas que vous ne soyez pas attirante hein, vous êtes même très charmante, jolie, tout le reste... Et je suis certain que vous n'êtes pas seulement douée en médecine, à ce qui paraît les médecins ont même des mains agiles... Peut-être avant mais là vous voyez... C'est assez délicat disons... »

Anthny lui envoya son regard ravageur d'homme imbus de lui même en fixant ses prunelles dans les siennes. Mais il voyait bien l'air très sérieux de la jeune femme, et ça non plus il ne put l'ignorer. Non plus le grand sourire soudain très dangereux du docteur. Tony perdit son propre sourire et un rictus vint soulever très légèrement sa lèvre supérieur dénonçant son énervement et son appréhension. Il n'aimait pas ça, oh non non... Le génie qu'il était chercha une réplique de secours ou quoique ce soit, mais rien ne lui vint, d'autant plus que le docteur approchait avec sa trousse de soin. Cette fois le milliardaire était fait, comme un rat. Il grommela finalement et retira son tee-shirt ACDC dévoilant sa poitrine.

On distinguait très nettement où s'était trouvé le réacteur ARK. Là où se situait le sternum, il y avait une large cicatrice de six ou sept centimètre de long. C'était rouge, très rouge, et la peau qui l'entourait, bien que saine, était aussi enflée. Peut-être était-ce une impression ou bien autre chose mais il y avait comme un creux là où s'était tenue la création de Stark. Certaines veines ressortaient plus qu'à la normale et certaines étaient bleues, surtout autour de la cicatrice. Néanmoins cela ne semblait pas vraiment si infecté que ça. Anthony serra les dents lorsqu'il perçut un léger pincement à l'intérieur de sa poitrine, très désagréable qui ne dura qu'un instant.  

« C'est vous le docteur non ? Hmm... C'est très désagréable à certains moments, et parfois douloureux. Mais c'est rien hein, je vais m'en sortir, j'ai vu bien pire... Ce truc m'a gardé en vie pendant longtemps. Maintenant que je n'ai plus rien, même plus les éclats de shrapnel, ça ne peut plus me tuer, logiquement. »

Tony sentait bien le regard perçant de la médecine sur lui et détourna le regard vers un autre point. En fait les rougeurs et les veines gonflantes c'était assez récent, et il n'avait pas jugé bon de montrer cela à Pepper. Elle avait bien d'autres soucis. Mais Stark était persuadé que ce n'était rien.

Il avait enlevé son tee-shirt, laissant apparaître une cicatrice plutôt mal en point, aux veines bleues, gonflé sur tout le pourtour. Des rougeurs plutôt inquiétantes étaient apparus par-ci par là, absentes auparavant. Maxence s'avança vers le milliardaire, sans laisser apparaître son inquiétude. Elle le fit s'asseoir sur le canapé, tout en sortant du coton, du désinfectant et des gants. Elle enfila les protections en latex tout en les faisant claquer sur sa peau, imitant les chirurgiens psychopathe dans les films d'horreur. Elle prépara ses ustensiles, tout en continuant de parler à son patient.

« Pour ta gouverne, les médecins ont des mains agiles, mais particulièrement moi, si tu vois ce que je veux dire. Et, entre nous soit dit, il n'y a pas que mes mains qui sont... Agiles. Enfin, je te laisse imagine. Et puis, c'est tout l'intérêt de la chose, le fait que tu sois en couple, c'est plus excitant, non ? »

Elle avait parlé de manière si... Sans aucune expression et sans avoir changé de ton. Elle venait de dire ces mots comme si elle avait commandé du poisson chez un poissonnier. Elle finit de sortir tout son attirail et se tourna vers Monsieur Stark, le visage neutre. Elle s'approcha de lui, passa sensuellement le coton imbibé sur la plaie, posant son autre main sur son ventre pour se maintenir, innocemment. Elle approcha son visage de plus près, à seulement quelques centimètres du torse de Tony, si près qu'il pouvait sûrement sentir son souffle sur sa peau. Une tension imprégna la pièce, la température grimpa légèrement, avec finesse, sans trop brusquer, elle caressa du bout des doigts la peau du milliardaire, jusqu'au moment où elle atteint le cou d'Anthony. Toujours avec la même sensualité, elle le regarda droit dans les yeux, près, trop près. Son visage vraiment très proche de celui de son patient elle murmura, d'une voix douce et sexy :

« Avoue, tu as envie ? Maintenant ? Sur ce canapé ? »

Approchant ses lèvres de celles de son patient, avec une proximité inquiétante. Elle continua, avec la même voix et la même douceur.

« C'est infecté. »

Elle explosa de rire à la seconde même, voyant la mine étrange de Monsieur Stark.

« Pardon, mais il fallait que je me venge. »

Elle riait de bon cœur et posa sa main sur l'épaule du pauvre homme devant elle. Elle essuya les larmes qui coulaient sur son visage, se calma et arrêta finalement de rire. Enfin, elle le regarda dans les yeux.

« Ta cicatrice est en train de s'infecter, ce n'est pas très bon. Donc je vais augmenter tes doses d'antidouleurs et d'antibiotiques. Reposes toi, il vaut mieux pour toi. Je vais nettoyer, passer une crème cicatrisante et te mettre un pansement. »

Elle s'exécuta, prenant soin tout de même de Tony, encore amusé de sa blague. Elle était plutôt sans gênes et n'avait pas honte de faire ce genre de choses, mais si ses intentions avait été réelles, elle n'aurait jamais osé jouer comme cela avec la personne pouvant l'intéresser. C'était un gros désavantage pour elle, elle ne faisait jamais le premier pat. Au grand jamais, une éternelle frustrée.
Tout en passant la pommade sur le torse, plutôt musclé du génie, elle soupira, souffrant intérieurement d'être comme cela.

Quand Maxence s'approcha de lui en détaillant bien tous ses mouvements de médecin méchant, Tony ne put retenir un frisson. Bon okey elle en faisait un peu trop mais il fallait avouer que ce n'était pas très rassurant non plus. Le ton qu'elle avait pris paraissait si normal qu'il désarçonna légèrement Tony. Elle disait ça, comme ça, sans plus de retenue, comme si elle racontait sa journée d'hier, mais le milliardaire ne put s'empêcher de sourire en coin devant l'audace de la jeune femme. Décidément elle était difficile à cerner, mais il aimait les défis tel un Stark fidèle à son nom. A sa remarque il haussa un sourcil voulant savoir ce qu'elle cachait donc de plus "agile". Il la reluqua d'un regard et examina particulièrement ses jambes qui, même enfermées dans un pantalon, avaient une silhouette fine. C'était peut-être ça après tout, ou bien ses lèvres qu'il sentait se rapprocher trop dangereusement des siennes.

Et pendant tout ce temps la jeune femme avait commencé à appliquer la chose étrange qui était dans son coton sur la poitrine de Stark. Cela aurait été parfaitement innocent si son geste n'avait pas été aussi sensuel. Aussitôt le génie se crispa malgré un frisson qui monta le long de sa colonne vertébrale. Il ne bougea pas quand sa main remonta jusqu'à son cou effleurant sa peau, il ne bougea pas non plus lorsque le visage de Maxence ne fut plus qu'à quelques centimètres, que dis-je, millimètres du sien. Machinalement ses lèvres s'entrouvrirent et ses yeux se baissèrent sur celles de la jeune femme, sentant le souffle de Dahmer sur sa peau. Stark... Il releva le regard vers ses yeux et murmura d'une voix toujours hautaine malgré la situation bien embarrassante :

« Peut-être bien, peut-être pas. Seulement je suis indisposé en ce moment. Et j'ai mal là. »

Il désigna de ses doigts la poitrine dans laquelle s'était tenue une merveille du monde dont lui seul connaissait tous les secrets, toujours en souriant. Stark ! Pense à Pepper, triple abruti ! Le génie cella de nouveau ses lèvres et s'apprêta à éloigner la jeune femme, mais à sa surprise elle éclata de rire. Pour se venger ? La fourbe... Pendant qu'elle s'essuyait le visage de larmes de rire, Tony lui ne riait pas. Pff... On ne jouait pas comme ça avec Anthony Edward Stark pour le bon plaisir d'une jeune femme en fleur qui ne sait pas contrôler ses hormones. Non mais je vous jure...

« Me reposer ? Moi ? Ah ah la bonne blague ! On voit que tu ne me connais pas aussi bien que tu le fais penser, Maxence. J'ai du travail figure toi. Et Iron Man doit toujours être prêt pour une quelconque attaque ennemie. Je te signale que sans moi vous seriez déjà tous morts. »

Il faisait bien entendu référence à New York et l'attaque des monstres de Loki, de la bombe nucléaire, du trou intergalactique dans le ciel, la "base" ennemie explosant, le manque d'air, le noir... Le génie blêmit légèrement et attrapa son verre d'eau pour l'avaler d'un trait. Il venait d'y repenser tout seul de lui-même, quel idiot ! L'homme tenta de réfléchir à autre chose, afin, il l'espérait, de ne pas tomber encore dans une crise d'angoisse. Non elles ne s'étaient enfuies après la menace du Mandarin, elles avaient diminuée certes mais restaient toujours présentes malgré tout.

« T'as bientôt finis ? Nan parce qu'il fait un peu froid là... »

Il regretta aussitôt ces mots. Quel idiot ! C'est vrai qu'il faisait froid mais... Enfin bon.

Maxence fronça les sourcils quand il lui répondit négativement à ses conseils. C'était une chose tout à fait normal que de se reposer après tant de douleur et de stress.

« Tu sais, le jour où tu seras mort, Iron man ne sera plus là et tu regretteras du fond de ta tombe de ne pas t’être reposé. T'es pas immortel, Tony. »

Elle se fit un peu plus douce, il avait l'air de souffrir, de manière assez étrange. Elle regrettait légèrement sa petite blague, son patient avait l'air mal en point. Même si, au final, elle se foutait bien qu'il lui en veuille. C'était une habitude pour ses patients d'avoir peur, elle était la meilleure dans son domaine, mais ne rassurait pas pour autant ces hommes et femmes souffrant. Elle n'avait jamais fait dans le social, non... Jamais. Avec un père comme le siens c'était assez compliqué d'agir par la suite avec humanité.
Il avait froid, sauf qu'il ne faisait pas froid. Max se stoppa, essaya de se concentrer, mais l'endroit était à la bonne température.

« Froid ? Mmmh... »

Elle s'approcha afin de regarder ses yeux, lui ouvrit de force la bouche, muni d'une lampe elle inspecta sa gorge et finit par prendre sa tention. Sa pression artérielle était bien trop basse pour être normal. Le médecin prit le visage de Stark entre ses mains.

« Dis moi, tu vois trouble ? Tu es fatigué ? Envie de vomir ? Te sent tu faible ? »

Elle passa sa main sur son bras nus, la peau était moite et froide. Ses battements de coeur étaient bien trop rapides, elle commença alors à s'inquiéter. Maxence était le genre de médecin à se foutre de tout, mais lorsque le patient se trouvait mal, c'était autre chose.

« Dis moi, tu n'as pas quelqu'un pour t'épauler ? Fais un clone de toi, génie. Parce que là, je pense que le repos ne peut être qu'utile. Je sais que tu n'aimes pas que je t’ausculte, mais je n'ai pas le choix et ta vie est plus qu'importante que celle de beaucoup d'entre nous, alors bouges toi ! »

C'était de façon agacé qu'elle prononça ces mots, chose assez rare. Elle était plutôt du genre à ne jamais parler, à rester froide et de marbre, mais pouvait, rarement, monter au quart de tour.

« Je ne peux pas me mettre à ta place, mais je sais que tu as vécu de salles choses, ce n'est pas en restant comme ça que tu arriveras à bien bosser. »

Elle croisa les bras, le regardant droit dans les yeux, maintenant accroupi sur le sol, devant lui. Elle s'était posté là afin de prendre sa tension et n'avait pas bougé depuis. Elle lui aurait bien donné une gifle pour le réveiller. Ces gens mettant leurs vies en péril sans prendre en compte les conséquences de leurs actes, c'était ce genre de personne qu'elle ne comprenait pas. Pourtant, c'était une pensée assez hypocrite venant d'elle. La femme qui fait enlever à un prisonnier sa camisole sous prétexte qu'il a l'air sympa, sans avoir lu son dossier. La pauvre, elle aurait dû mourir une centaine de fois, au moins, mais Tony n'était pas vraiment différent d'elle au final.

Stark avait froid oui, mais chaud en même temps, vous savez cette désagréable sensation. Se calmer, il fallait qu'il se calme et qu'il pense à autre chose. Il inspira lentement tentant de s’oxygéner un maximum dans l'espoir de faire passer cette crise d'angoisse. Mais Maxence réagit à son refus de se reposer, déclarant qu'il n'étais pas immortel. Oui, il le savait ça, il avait faillis y passer bien des fois, notamment lors de l'invasion Chitauri. Une vague de peur l'emplit. Merci Maxence... Cette dernière s'approcha et lui ouvrit la bouche l'examinant d'une lampe puis lui prit sa tension. Il regarda l'appareil et constata à son tour qu'elle était trop basse, ce qui fit encore plus paniqué le génie, qui croisa le regard de la jeune femme inquiète. Anthony ne répondit pas. Il sentait son rythme cardiaque qui augmentait dangereusement, sa respiration se faisait plus pressante et sa tension baissa. Non... Non pas ça. Pas maintenant. Pas là. Tony ferma les yeux et tenta de se calmer en appelant des images douces à son esprit, tenant de faire le vide, mais Maxence ne semblait pas avoir compris et en rajouta une couche. Le repos... Il aimerait bien, mais il n'osait pas avouer, avouer que certaines de ses nuits lui faisaient encore peur, malgré que certaines étaient encore douces. Il cauchemardait quelques fois, il voyait New York, assiégée, et cet immense cratère dans le ciel. Tony avala difficilement n'écoutant plus vraiment la médecin. Il murmura comme pour lui même :

« JARVIS... l'armure, maintenant. »
« Monsieur, l'amure n'est pas prête, elle n'est pas encore finie, et il manque le réacteur. En d'autres termes vous ne pouvez pas encore la porter. »

Ça en revanche s'en était trop. Tony se leva brusquement et s'approcha de son bar pour s'asperger le visage d'eau fraîche. Il tremblait de tout son corps et des sueurs froides descendaient lentement de son front, pris par des bouffées de chaleur. Il n'était pas en sécurité là, il fallait qu'il trouve un endroit sur, et il ne se sentait bien que dans son armure seulement... Il passa une main sur sa poitrine pour sentir le réacteur, mais il ne sentit que sa peau. Le milliardaire se laissa glisser au sol contre le meuble avec une certaine peur sur le visage. Ça ne pouvait pas continuer, il fallait que ces crises s'arrêtent, et pour de bon. Même si elles n'étaient plus aussi fréquentes elles restaient présentes, et ça le dérangeait. Il fallait que ça cesse une bonne fois pour toute. Stark ferma les yeux et tenta de repenser à ce que Harley lui avait conseiller : faire autre chose, la mécanique, occuper son esprit et ses mains d'ingénieur. Le cerveau de ce dernier tourbillonna quelques instant, sans réaliser que son rythme cardiaque baissait doucement. Puis Tony ouvrit soudainement les yeux et les posa sur Maxence. Il se releva, se rapprocha d'elle, prit son tee-shirt et le remit vite fait.

« Désolé je.. euh.. enfin... Ce n'est rien, j'ai l'habitude. Tu as peut-être raison, peut-être que je devrais me reposer, mais j'ai des choses à faire. A propos d'Iron Man, d'une expo prochaine et Pepper ne peut pas gérer Stark Industries toute seule. »